Quelles styles de gestion existent au Canada ?

4
Min à lire
Mis à jour le
20 mai 2019
Dernière publication le
9 mars 2022
Quelles sont les styles de gestion existant au Canada ? Canada Talents - Blogue

Travailler dans un pays étranger signifie s'habituer à une nouvelle culture d'entreprise. Des similitudes existent entre l'Europe et le Canada, et la mondialisation n'a pas détruit toutes les différences entre les deux continents. Pour réussir dans ce nouvel environnement, vous devrez comprendre le style de gestion en vigueur au Canada et ses spécificités.  

Une définition et une mise en garde

Selon Mary Parker Follet, pionnière de la théorie organisationnelle et "mère du management moderne" : "Le management est l'art de faire faire les choses par les gens"."Une définition simple et claire qui met l'accent sur l'objectif du management mais qui ne dit volontairement rien sur la manière de l'atteindre, reconnaissant implicitement l'existence d'une multitude de styles de management.

La culture est un facteur d'influence essentiel, comme le soutient le psychologue néerlandais Geert Hofstede dans son célèbre ouvrage intitulé "Les conséquences de la culture". Il démontre que les différences culturelles expliquent 50 % des différences entre les gestionnaires dans leur façon de gérer diverses situations. C'est particulièrement évident et compliqué dans une mosaïque culturelle comme le Canada, une nation largement construite sur l'immigration et un pays composé de dix provinces et trois territoires qui ont tous leur propre identité. Cela dit, plusieurs traits distinctifs caractérisent les managers canadiens :

Un gestionnaire équitable

L'égalitarisme est l'une des 7 grandes valeurs qui structurent la société canadienne et a un impact direct sur le style de management au Canada. On attend des managers qu'ils traitent chaque personne de leur équipe avec le même respect. La hiérarchie est inefficace et est même considérée comme un signe de faiblesse sur le lieu de travail. L'apport de chacun sera valorisé, quelle que soit sa position, quel que soit son niveau d'ancienneté. À l'inverse, cela signifie aussi qu'un manager demandera souvent conseil à un membre de son équipe, surtout si quelqu'un possède une expertise spécifique sur un sujet. Cela n'affectera ni l'image ni l'autorité du manager.

Un gardien de l'harmonie

Harmony est un autre pilier de la culture canadienne. Les managers veulent créer un environnement de travail positif, ils veillent donc à rester politiquement corrects et à éviter les conflits. Un article de la Harvard Business Review sur le management interculturel décrit les managers canadiens comme "Leaders diplomatiquesqui "ont tendance à être polis et agréables"."Les auteurs ajoutent que "lesconfrontations constructives doivent être traitées avec empathie" et que "la communication directe est considérée comme inutilement dure".

Un leader et un facilitateur

Au Canada, on attend d'un gestionnaire qu'il soit un leader. Il est censé donner le bon exemple en termes de performances et de comportement. L'une de ses principales missions consiste également à exploiter les talents de l'équipe. Les managers développent des synergies et veillent à ce que chacun exploite pleinement ses compétences pour le bien de l'équipe et de l'entreprise. Il peut agir comme un mentor pour les jeunes employés et, plus généralement, créer les conditions pour que chacun puisse s'épanouir professionnellement. Le manager est également un facilitateur, qui aide son équipe à prendre la bonne décision sur la base d'objectifs et de délais clairement définis.

Un manager responsabilisant

Avec le boom des start-up et l'arrivée des Millennials sur le marché du travail, les hiérarchies aplaties ont gagné du terrain au Canada récemment. Les relations entre le manager et ses subordonnés sont devenues plus informelles (mais toujours respectueuses) et sont également encouragées à partager leurs idées. Bien que le gestionnaire ait le dernier mot, il consulte souvent son équipe avant de prendre des décisions importantes. Les managers cherchent à créer un environnement où les gens se sentent responsabilisés.

Un critique prudent

Les managers canadiens donnent régulièrement un feedback à leurs subordonnés sur leur travail. Pour aborder les points négatifs, ils ont tendance à utiliser "la méthode du sandwich", qui peut parfois être un peu trompeuse pour un francophone. Soucieux de formuler des critiques constructives tout en évitant les conflits, ils insèrent souvent leurs commentaires négatifs entre deux commentaires positifs. Par conséquent, les personnes habituées à recevoir des commentaires plus directs peuvent penser qu'elles sont félicitées et passer à côté du point d'amélioration identifié par leur manager.

S'adapter à une nouvelle culture de gestion est un défi. Si vous souhaitez faciliter votre transition vers un style de travail différent, envisagez de devenir membre deCanada Talents et de participer à nos ateliers, à nos événements et à nos rencontres.

Retour au blog
Quelles styles de gestion existent au Canada ?

Aymeric Skalski a construit sa carrière dans une variété de rôles et d'organisations. Il a travaillé pour les secteurs public et privé dans les domaines des études de marché, du marketing de contenu et du développement international. En tant qu'ancien entrepreneur solo, il s'épanouit dans un environnement où les journées de travail ne sont jamais deux fois les mêmes.